Paradoxes, Énigmes et Coïncidences

07 janvier 2009

Avoir le blues aiderait à voir la vie en rose

La tristesse a-t-elle des bienfaits ? Aussi étrange que cela paraisse, le blues est bon pour la santé car il aide les personnes à entreprendre de nouvelles choses en changeant de cap.

Une personne sur quatre souffrira de dépression dans sa vie et une personne sur vingt vit avec cette maladie actuellement. Mais les scientifiques ont-ils raison de défendre les bienfaits de la tristesse pour autant ? D'après une enquête menée par des chercheurs de l'université de Cardiff, la tristesse aurait pour effet de peut rendre ceux qui en souffrent plus robustes pour affronter les difficultés de la vie. Au lieu d'être abattus, les personnes sujet à une vague de tristesse deviendraient dans un deuxième temps plus résistants et pourraient de plus atteindre de grands succès.

En conséquence, le fait de soigner ces épisodes tristes de la vie par des médicaments empêcherait la remise en question et la possibilité de se renforcer émotionnellement. Alors que la prise généralisée des médicaments pour tous les maux humains serait de l'avis de nombreux psychiatres un recours qui pourrait avoir une incidence sur l'évolution de l'Homme.

En effet, pour le professeur Wakefield, de l'université de New York, les médicaments freineraient un processus biologique naturel profondément ancré en l'Homme. Il insiste sur le fait que la tristesse vient interrompre le cours de la vie pour mieux se concentrer sur d'autres aspects et apprendre de ses erreurs, alors que la dépression aurait permis la survie des espèces depuis des milliers d'années.

Et pourtant, loin d'accepter la souffrance comme un bienfait, la société pointe souvent du doigt le vague à l'âme comme le symptôme d'une faiblesse intérieure et place plutôt l'atteinte du bonheur comme la valeur suprême. C'est pourtant à la suite de la perte d'emploi, perte d'un proche ou à la fin d'une relation amoureuse qu'on devient vulnérable et qu'il est important d'apprendre à rebondir.

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Publié par Fabrice Retailleau - Copywriter à 19:04

19 septembre 2008

Etre trop heureux peut rendre les enfants neuneus

Faire plaisir aux petits n’est pas le meilleur moyen de stimuler leurs performances intellectuelles...

Prise d'empreinte symbolique sur une main d'enfant lors d'une manifestation de protestation le 7 juillet 2008 à Rome contre les décisions italiennes

Prise d'empreinte symbolique sur une main d'enfant
lors d'une manifestation de protestation le 7 juillet 2008 à Rome
contre les décisions italiennes


Faire plaisir aux petits n’est pas le meilleur moyen de stimuler leurs performances intellectuelles. C’est du moins la conclusion d’une équipe anglo-américaine de psychologues qui a comparé les résultats de plusieurs groupes d’enfants plus ou moins joyeux.

Quand la déprime rend intelligent

« La sagesse populaire veut que les enfants joyeux soient ceux qui apprennent le mieux. Pourtant, joie n’est pas toujours synonyme de meilleures performances cognitives », assure Simone Schnall, professeur de psychologie à l’Université de Plymouth. De fait, chez l’adulte, des études antérieures ont montré que si les personnes qui s’estiment « heureuses » réussissent généralement mieux les tests de créativité, elles ont de moins bons résultats aux épreuves demandant une grande attention aux détails. Afin de vérifier si ce phénomène s’observait aussi chez les enfants, Simone Schnall et ses collègues de l’Université de Virginie (Etats-Unis) ont réalisé deux expériences dont les résultats sont publiés dans la revue « Developmental Science » .

Le malheur par Mahler

Les psychologues ont d’abord fait passer à des enfants agés de 10-11 ans un test d’intelligence non-verbale consistant à reconnaître les formes géométriques plus ou moins complexes dissimulées dans un dessin. Pendant le test, une musique était jouée: pour la moitié des enfants, il s’agissait de l’enjouée «Eine Kleine Nacht Musik» de Mozart, et pour l’autre moitié du déchirant «Adagietto» de Mahler.

« Cela nous a permis de manipuler expérimentalement l’humeur des enfants car il a été prouvé que la musique est un moyen efficace d’induire des états émotionnels», explique Simone Schnall. Pour vérifier l’état d’esprit des enfants à la fin de l’expérience, ces derniers étaient invités à indiquer, au moyen d’un visage plus ou moins souriant, comment elles se sentaient.

Avantage aux tristes

Les chercheuses ont ainsi eu la confirmation que le fait d’écouter du Mahler rendait nettement plus triste les enfants que d’écouter du Mozart. Elles se sont ensuite aperçues que les enfants tristes réalisaient les test significativement plus rapidement que les enfants joyeux. Bref, avoir le bourdon semblait plus bénéfique aux petits qu’être d’humeur primesautière. « Toutefois, ces résultats ne nous disaient pas si c’était la joie qui avait diminué les performances des enfants ou si c’était la tristesse qui les avait augmentées », précise Schnall.

Les psychologues ont donc réalisé une seconde expérience avec des enfants plus jeunes (6-7 ans) dont ils ont «manipulé» l’humeur en leur présentant cette fois des extraits de films tristes, joyeux ou neutre avant de leur faire passer les tests. Elles ont ainsi constaté que les enfants «joyeux» faisaient beaucoup plus d’erreurs que les enfants tristes et « neutres ». «Ce résultat est crucial», selon Schall et ses collègues «car il démontre que ce n’est pas la tristesse qui accroît pas les performances, c’est la joie qui les diminue».

Attention aux détails

Les chercheuses estiment que leurs expériences montrent clairement que rendre joyeux un enfant «peut avoir des effets négatifs quand ce dernier doit mobiliser son attention aux détails». Mais elles rappellent également que de nombreuses études ont aussi montré qu’être de bonne humeur rend les enfants plus performants dans les tâches qui réclament une moindre attention mais une plus grande créativité.

Auteur : Yaroslav Pigenet

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Publié par Fabrice Retailleau - Copywriter à 19:12

08 août 2008

Le paradoxe de Fermi

Où sont-ils ? Si les extraterrestres existent, pourquoi ne nous ont-ils pas contactés et pourquoi n'avons-nous aucune trace de vie intelligente ?

En 1950, le Nobel de physique Enrico Fermi (1901-1954), en visite au laboratoire militaire de Los Alamos aux Etats-Unis, engage une discussion sur les voyages intersidéraux et l'existence d'extraterrestres. Selon lui, l'Univers contient des milliards d'étoiles. Beaucoup ont sans doute des planètes où se trouvent de l'eau liquide et une atmosphère. Des composés organiques y sont synthétisés, qui s'assemblent pour former des systèmes autoreproducteurs. L'être vivant le plus simple évolue par sélection naturelle, se complexifie jusqu'à donner des créatures pensantes. La civilisation, la science et la technologie doivent suivre.

Ces individus voyagent vers d'autres planètes et étoiles, et finissent par coloniser toute la Galaxie et débarquer sur Terre. « Où sont-ils ?», s'interroge Fermi. Sous son impulsion, les chercheurs de Los Alamos effectuent des calculs peu différents de ceux de la formule de Drake, afin d'évaluer le nombre possible de civilisations dans la Galaxie. Pour eux, le Soleil est né il y a 4,5 milliards d'années, quand la Galaxie avait déjà 8 milliards d'années.

La vie aurait donc eu le temps de se développer autour d'étoiles plus anciennes que le Soleil, atteignant un degré de technologie tel qu'elle aurait pu de se répandre jusqu'à nous. Si une civilisation parvient à maîtriser les voyages interstellaires, Fermi estime qu'il ne lui faut que quelques dizaines ou centaines de millions d'années pour se répandre dans la Voie lactée et y repérer toutes les autres formes de vie.

moai

Les moai de l'île de Pâques, qu'une littérature délirante des années 1960
a associées à des figures d'extraterrestres

En fixant l'âge de la Galaxie à 12 milliards d'années, cette durée de colonisation galactique est très courte. Si plusieurs civilisations ont effectivement émergé, au moins l'une d'entre elles aurait déjà dû arriver jusqu'à nous. Les physiciens en concluent que s'il y a une intelligence extraterrestre, la Terre a dû être visitée plusieurs fois au cours de son histoire.

L'argumentation de Fermi repose sur quatre éléments : plusieurs civilisations, dont la nôtre, ont atteint un niveau de développement suffisant pour envisager de communiquer à travers l'espace ; les voyages intersidéraux sont réalisables par des civilisations plus avancées ; certaines y sont parvenues et se répandent dans la Galaxie ; la colonisation galactique peut s'achever en quelques dizaines ou centaines de millions d'années.

Ces arguments suscitent de nombreuses réactions. Le planétologue Michael Hart considère qu'une civilisation avancée peut coloniser l'ensemble de la Galaxie en 1,3 milliard d'années, en voyageant au moins au dixième de la vitesse de la lumière. Ainsi, des extraterrestres auraient largement eu le temps d'en faire le tour et de visiter le Système solaire. Pourquoi n'auraient-ils pas laissé de traces tangibles d'un séjour terrestre ? Hart en conclut que nous sommes la première civilisation dans la Galaxie.

L'astronome Laurence Cox contredit ces affirmations point par point : la colonisation interstellaire est extrêmement difficile (distances à parcourir, choix des étoiles à visiter), d'où l'importance d'un contact radio avant d'entreprendre un voyage, et une civilisation peut éviter de coloniser la Terre dans le souci de ne pas perturber notre développement.

Pour Cari Sagan, l'évolution galactique indique que l'effondrement gravitationnel de la Galaxie s'est effectué 5 milliards d'années avant la formation du Soleil ; le temps de colonisation serait non négligeable par rapport à l'âge de la Galaxie. D'autre part, l'analyse des populations stellaires de la Galaxie, notamment l'étude des étoiles situées dans une sphère de 150 années-lumière de rayon, montre qu'elles sont très majoritairement contemporaines du Soleil. Donc les systèmes planétaires détectés, ou ceux qui le seront autour de ces étoiles, sont globalement contemporains du Système solaire. Les étoiles plus âgées sont d'ailleurs nettement moins nombreuses dans notre proche environnement. Si des civilisations se sont développées dans notre voisinage, leur durée d'évolution doit être à peu près identique à la nôtre.

Au cours des ans, le débat s'envenime. Les arguments sociologiques prennent le pas sur les arguments scientifiques, sans plus de succès. On envisage des moyens de locomotion interstellaires autoreproductibles par robotisation : une civilisation source pourrait se disséminer dans la Galaxie indépendamment de son propre destin, et se reproduire à un taux suffisamment rapide pour que son passage sur Terre soit inéluctable. L'astronome John Bail suggère que les extraterrestres peuvent éviter d'interférer avec nous et nous observer comme une fourmilière.

Le planétologue Michael Papagianis examine la ceinture des astéroïdes, qui serait le meilleur endroit d'où observer le Système solaire sans éveiller l'attention. Il étudie sans succès d'éventuelles émissions infrarouges anormales provenant d'objets de cette ceinture, sur des images prises en 1983 par le satellite IRAS. Le débat est loin d'être clos..

Auteur : Dominique Proust, astrophysicien à l'Observatoire de Paris-Meudon

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Publié par Fabrice Retailleau - Copywriter à 20:20